dimanche 26 juin 2016

Balade dans la selva

La porte d'entrée de l'Amazonie sera pour nous la petite ville de Rurrenabaque, située à 400 km de La Paz, est accessible par la route (18h de bus) ou par avion (1h de vol). 
Felicasa est éliminée car la piste est extrêmement pourrie et dangereuse...
C'est donc l'avion qui l'emporte haut la main!!!


Cette aventure commence donc à l'aéroport de La Paz, El Alto. 
Comme son nom l'indique, c'est un des aéroports les plus haut du monde: 4060 m d'altitude!!!
On choisi la compagnie militaire bolivienne TAM, et c'est parti pour 1h d'atterrissage.
D'atterrissage?! Et oui, on décolle à 4000 m et on atterri à 200 m d'altitude!!!

Autant vous dire qu'on respire vachement mieux à l'arrivée...
Après plus d'un mois passé à ces altitudes élevées, on va pouvoir enfin courir sans frôler la mort!

Petit coucou de la TAM, on a même eu droit à une collation pendant le vol... Grand luxe!


L'arrivée à Rurrenabaque est totalement dépaysante!
On a quitté une énorme capitale de 1,6 millions d'habitants, sur l'altiplano, balayée par des vents froids. Et on débarque dans une mignonne petite ville de 14 000 habitants, il fait chaud et humide, le soleil et les moustiques au rendez-vous...

BIENVENUE EN AMAZONIE!!!


Ici pas de tapis roulant pour récupérer les bagages!

Rio Beni


La forêt amazonienne (en espagnol : selva amazónica) également connue sous le nom d'« Amazonie » ou « Jungle amazonienne », est une forêt équatoriale située dans le bassin amazonien en Amérique du Sud. En termes d'écologie, il s'agit d'une forêt primaire. Avec une superficie de 5 500 000 km², soit près de dix fois la taille de la France, il s'agit de la 2e plus grande forêt du monde. La forêt amazonienne s'étend sur neuf pays: près des deux tiers de sa superficie totale se trouvent au Brésil (63 %) ; le tiers restant se partage entre le Pérou (13 %), la Colombie (10 %) et, dans une moindre mesure, l'Équateur, le Venezuela, le Suriname, le Guyana, la Bolivie et la France (département de la Guyane française).

Composée de près de 390 milliards d'arbres et de 16 000 espèces différentes, la forêt amazonienne est le plus grand réservoir de biodiversité au monde. Il y a près de 60 fois plus d'arbres « adultes » dans la forêt amazonienne que d'êtres humains sur l'ensemble de la planète. Cet immense territoire est menacé par la déforestation : depuis 1970, environ 18 % de la forêt originale a disparu à cause de la déforestation et des activités humaines. Afin de préserver cet écosystème, plusieurs parties de la forêt amazonienne sont protégées et 3 d'entre elles : le complexe de conservation de l'Amazonie centrale au Brésil, le parc national de Manú au Pérou et le parc national Noel Kempff Mercado en Bolivie, sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO.

La forêt tropicale humide est le biome qui possède la plus importante biodiversité spécifique, et les forêts tropicales d'Amérique abritent plus d'espèces que les forêts humides d'Afrique et d'Asie. Étant la plus grande région de forêt tropicale humide d'Amérique, une espèce animale ou végétale sur dix, dans le monde, vit dans la forêt amazonienne ce qui constitue la plus vaste collection d'animaux ou de végétaux.

La région abrite environ 2,5 millions d'espèces d'insectes et actuellement, au moins 40 000 espèces de plantes, 2 200 poissons, 1 294 oiseaux, 427 mammifères, 428 amphibiens et 378 reptiles ont été scientifiquement classés dans la région. Les scientifiques ont décrit entre 96 660 et 128 843 espèces d'invertébrés uniquement au Brésil. Une espèce d'oiseau sur cinq dans le monde vit dans la forêt amazonienne, et une espèce de poisson sur cinq vit dans ses rivières.

En 2013, la forêt Amazonienne est composée d'environ 390 milliards d'arbres et d'environ 16 000 espèces. L'inventaire de la forêt a été effectué par une équipe internationale de scientifiques dans une étude publiée le 18 octobre 2013. En raison de la taille immense de la forêt, ce résultat a nécessité la mise en commun du travail de plus d'une centaine de chercheurs du monde entier, dont six Français, rassemblés dans le réseau ATDN (Amazon Tree Diversity Network).

La diversité d'espèces de plantes est la plus importante sur Terre. Certains experts estiment qu'un kilomètre carré pourrait contenir plus de 75 000 types d'arbres et 150 000 espèces de plantes supérieures. Un kilomètre carré de forêt amazonienne peut contenir 90 790 tonnes de plantes vivantes. Actuellement, environ 438 000 espèces de plantes ayant un intérêt économique et social ont été répertoriées dans la région, et beaucoup plus restent à découvrir ou à classifier.



De Rurrenabaque, on nous conduit à l'agence qui va s'occuper de nous et de tout pendant ces 5 jours.
Un petit peu de pub, car la concurrence est rude et tout était absolument parfait!!!

On a choisi l'agence Bala Tours. 
C'est les seuls qui nous proposait un forfait selva (forêt) + pampa de A à Z.
 En effet les autres agences sérieuses sont souvent spécialisées soit en selva soit en pampa et refilent le bébé à d'autres agences si on veut faire les 2.
En plus, c'est une petite entreprise locale, qui possède ses propres lodges et qui fait travailler les populations locales.
Il y a en tout 8 guides, 3 cuisinières, et 4 ou 5 personnes qui vivent à l'année dans chaque lodge pour les entretenir (sinon la végétation reprend rapidement ses droits...)

L’avantage certain est que le guide est attribué à un groupe et le suit du début à la fin, une fois le groupe constitué au départ, il n'est plus modifié car le programme des 5 jours se déroule toujours dans le même ordre.

Arrivé à l'agence, grosse surprise: il n'y a que nous, on attend personne d'autre!!! 
Juin est la saison creuse juste avant le gros pic de juillet-août.

C'est donc avec Aurelio, notre guide et Hilda, notre cuisinière que nous allons partir à l'aventure.




La première étape est la selva, qui se traduit par la forêt Amazonienne, la vraie. On y est...
Elle est réputée pour sa faune mais surtout pour sa flore exubérante.
Pour arriver au lodge en pleine forêt, on commence par 2 heures de pirogue sur le Rio Beni, on remonte le courant pour accéder au Parc National Madidi.
Le voile de brume matinale - dû aux différences de températures entre l'air et l'eau - se dissipe doucement, nous montrant des paysages fantastiques.







Une fois accostés, nous marchons 20 min au milieu de la forêt, on s'en met déjà plein la vue sans savoir que ce n'est qu'un début...






Ne pas tomber, ne pas tomber!!!

A peine arrivés au lodge, on nous accueille avec un grand verre de jus de fruits frais, cueillis dans le jardin et fait maison. Que des fruits qu'on ne connait pas bien-sûr...
On ne le sait pas encore mais cette délicate attention sera renouvelée à chaque fois que nous rentrons de balade. Un jus différent et bien frais à chaque fois!

Nous nous installons dans notre chambre, simple et confortable, et c'est l`heure de manger.
 La matinée aura été longue(debout depuis 5h) et on meurt de faim!

On s'installe à table avec Aurelio, y'a que nous... Mais y sont où les autres gens? y'a personne d'autre? Et non, chance absolue, il n'y a que nous! Autant dire qu'on est traité comme des rois par tout l'équipe! Ils sont 6, on est 2... Mais pas de chichis entre nous, on discute avec tout le monde, on rigole et on profite de cette proximité pour mieux connaitre leurs vies.





Papaya!!!
Quand elles jaunissent on peut les manger, il y en a toute l'année.
Autant vous dire qu'on s'est régalés...

Après un repas gargantuesque (Hilda est une vrai mama bolivienne) et local, on profite des hamacs pour une petite sieste…

Ensuite c’est parti pour 3 h de promenade dans la forêt ! Après une douche de produit anti-moustiques (il y en a tout le temps et partout…), 2L d’eau dans le sac et l’appareil photo bien vissé à la main, on est prêt.
On retrouve Aurelio, juste une machette à la main… Lui aussi est prêt !

On ballade tranquillement sur un petit sentier, on traverse des ríos, on découvre la végétation dense. On marche tout le temps à l’ombre des arbres tellement ils sont grands et feuillus.
Aurelio nous montre et nous explique tout, il est né dans une communauté au cœur de la selva, il connait la forêt comme sa poche, sait s’orienter par rapport aux arbres, au soleil… Nous on est perdus au bout de 500 m, on ne sait même pas dire dans quelle direction se trouve le lodge ! On est totalement en confiance avec lui, on en oublie même les dangers de la forêt, jusqu’à ce qu’il nous les rappelle ! Plantes et animaux toxiques, arbres avec des épines énormes (note interne : ne poser ses mains nulle part !)
On suit des grosses fourmis qui bossent dur et portent réellement des charges 5 fois plus lourdes qu’elles, on part à la poursuite de cochons sauvages, de singes, on cherche des traces de jaguars, on suit les empreintes…
Dès qu’on entend le moindre bruit, cri, craquement, on s’arrête et on cherche. Lucas a bien vu quelques serpents mais Isa est resté bien cachée derrière lui… En vrai peureuse des serpents : « Tant que je ne le vois pas, il n’existe pas et donc il n’y en a pas… » Ca a plutôt bien marché !

Dans la selva, pour survivre, les communautés ont appris à se servir de tout ce qui peut être utile. Il y a un arbre pour chaque chose (faire les maisons, les pirogues…), des plantes médicinales pour tous les maux possibles, l’harmonie entre l’homme et la nature est parfaite.


La canopée

Cet arbre marche !!!
 Il n’a pas beaucoup de racine sous terre, il s’en sert pour se déplacer s’il est gêné par un arbre plus grand que lui, qui lui cache le soleil. Il fait pousser une nouvelle racine (marron) vers l’avant, s’appuie dessus et en sacrifie une autre en arrière. Il peut comme ça se déplacer de 2 m par an… 

Le Mata Palo
Cet arbre se sert d’un autre arbre comme tuteur pour pousser, 
il le colonise totalement, fini par le tuer et prendre sa place.


Attention les mains...

Attention, ça glisse!

Toit végétal

Cet arbre nous a le plus marqué ! 
En effet, le Palo Diablo (le bois du diable) cohabite pacifiquement avec des millions de fourmis très toxiques. Celles-ci vivent dedans et se baladent dessus, elles le protègent contre tous les autres animaux qui voudraient s’y aventurer.
Une seule morsure provoque une intense douleur et la toxicité de ces fourmis est mortelle pour l’homme au-delà d’un certain nombre de morsures.

Les anciennes communautés, à l’époque où la police et la justice n’existaient pas, se servaient de cet arbre et de ces fourmis pour « punir » un délit ou un crime. 
Un voleur, par exemple, se faisait attacher quelques minutes contre cet arbre, après plusieurs morsures, on le détachait et en général il ne recommençait plus jamais…
Dans les cas plus grave (meurtre ou adultère…), c’était la mort ! On ne détachait de l’arbre le condamné qu’une fois tué par les fourmis, en général l’affaire était réglée en 1h. Cette pratique a été abandonnée quand le concept d’emprisonnement a été importé par les colons.

Mata Palo


Ne vraiment pas poser ses mains n'importe où...




Après le repas du soir, on prend nos lampes de poche et c’est parti pour un petit tour en nocturne. Et oui, les animaux nocturnes sont de sortie et les bruits sont totalement différents par rapport á la journée.
Il fait noir et la jungle parait bien plus dangereuse la nuit, on se rend compte qu’on tiendrait pas 5 min seuls ici et on est bien content d’avoir un lit douillet avec moustiquaire pour passer la nuit…

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